C'est reparti la boxe pour moi à Essaouira

L'histoire a commencé un matin de septembre devant mon ferronier qui me fabriquait une table et des chaises sur mesure en fer forgé.

"Bonjour Si Saïd", m'interpelle un jeune à la forme athlétique.

"Depuis le temps que j'attend de vous croiser chez mon ami, je ne vais pas vous lacher. Pouvez-vous m'accorder 5 minutes?" Devant mon air interloqué par le fait qu'un inconnu connaissant mon prénom m'acoste chez lui, Abdeljalil le forgeron intervient de peur de me perdre comme client. "C'est mon ami Jamal, il est boxeur et je lui ai dit que tu étais entraîneur de grands champions comme Farid Khider".

OK lui dis-je et me retournant vers le jeune Jamal, je l'invite à s'assoir en lui demandant de vider son sac, une voix dans ma tête me disant "c'est reparti mon kiki".

Le nom complet de ce jeune boxeur souiri de boxe anglaise est Jamal Hiri 19 ans, 3 fois champion de la ligue sud et 2 fois vice champion du Maroc juniors. Il m'apprend que sa salle de boxe a été fermée, le local ayant été vendu pour la construction d'un hôtel (Essaouira est une destination touristique qui a le vent en poupe en ce moment) et que depuis plus de 6 mois, il n'a plus d'entraîneur. Quand je lui annonce que je viens de prendre ma retraite et que je n'entraîne plus personne, je peux lire une profonde déception sur son visage. D'une voix emprunte de tristesse il me répond simplement : "Je n'ai vraiment pas de chance" et puis repart.